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La Réalité Sublimée ou le rêve de la Comédie Musicale

27 mars 2008

Conclusion

On l'a donc vu, c'est en offrant un heureux contrepoint aux drames de l'époque que la comédie musicale gagne l'adhésion d'un public toujours grandissant. Sa naïveté - nous sommes au début de l'histoire du cinéma - excuse les invraissemblances et autres happyends des ces sucreries musicalisées.
Les films s'enchaînent et sont tournés à une vitesse folle, des stars apparaissent, restent ou sont oubliées. On se rue dans les salles obscures, un peu comme les grecs allaient au théâtre pour régler les problèmes de la cité. L'idée de catharsis peut être avancée comme explication du succés de ces film.
Cependant, le public "murît", pourrait-on dire, et se fait plus exigeant; de plus, le climat social est moins troublé, on a donc moins besoin de rêves, d'oubli. Le cinéma n'a plus le même rôle et il en va donc de même pour la comédie musicale.
Elle disparaît peu à peu mais, pourtant, ça et là, aujourd'hui encore, des films chantés apparaissent sur les écrans. Ainsi, derniérement, on a pu voir "Hairspray", "Les chansons d'amour", "Sweeney Todd"... Il faut donc se demander

La comédie musicale a-t-elle encore un rôle dans notre société et, si oui, quel est-il?

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28 février 2008

Bibliographie


Let's make love (Le millionaire)(1960), de George Cukor
(rien à voir avec une bibliographie, cette vidéo n'est là que pour le plaisir)

• ALTMAN Rick.- La comédie musicale hollywoodienne : les problèmes de genre au cinéma.- Paris, A. Colin, collection Cinéma et audiovisuel, 1992, 414 p.

• CHION Michel.- La comédie musicale.- Paris, Cahiers du Cinéma, Collection les Petits Cahiers, 2002, 96 p.

• FORDIN Hugh.- M-G-M 's greatest musicals : the Arthur Freed unit.- New York, Da capo Press, 1996, 566 p.

• MASSON Alain.- Comédie musicale.- Paris, Stock, Collection Stock/Cinéma, 1981, 419 p.

28 février 2008

Et après?

Bien que West Side Story rencontre un immense succés, le genre de la comédie musicale se fait désuet. On en voit de moins en moins sur les écrans. Celles qu'on voit ont d'ailleurs bien changé. Bien qu'il reste encore quelques belles fantaisies (The sound of Music, My fair Lady ...), les codes ont irrémédiablement changé, la comédie musicale est devenue plus adulte.
Cette maturité pourrait faire l'objet d'un autre TPE mais elle peut se résumer avec la dernière scéne du magnifique film Cabaret, de Bob Fosse. On y voit Sally Bowles (qui vient de perdre l'amour de sa vie) chanter, aprés un film musical évoquant un couple à trois, la prostitution, la montée du nazisme, les agressions antisémites, que "La vie n'est qu'un cabaret" (le mythique Life is a cabaret). La comédie musicale a conscience de la difficulté à vivre, de la complexité du monde et elle refléte cette douleur mais cache -mal- son chagrin derrière le masque de l'insouciance.
Sally Bowles est jouée par Liza Minnelli, fille de Vincente Minnelli et de Judy Garland, la Dorothy du Magicien d'Oz, deux figures primordiales de la comédie musicale hollywoodienne à l'ancienne. La boucle est bouclée.

Cabaret

28 février 2008

West Side Story


West Side Story (1961), de Jerome Robbins

Gigi de Vincente Minnelli est considéré comme le dernier film du second âge d'or. Peu de temps après, West Side Story apparaît sur les écrans.

C'est un choc.

Ce Roméo et Juliette des temps modernes bouleverse les règles de l'art de la comédie musicale. Pour la premiére fois, on a des chorégraphies tournées dans les rues mêmes de New-York. Pour la première fois, des réalités sociales sont montrées - suggérées, plutôt, la danse et le chant donnant tout de même une certaine distance. Le malaise d'une génération est exprimé. La comédie musicale n'a plus le même rôle, elle offre maintenant la possibilité de critiquer une société, ses codes, une réalité, en la montrant sous un jour nouveau et sans en atténuer la violence, comme le faisaient celles des deux âges d'or hollywoodiens.

28 février 2008

Principes de base pour écrire un scénario de comédie musicale


Fred Astaire et Cyd Charisse, Dancing in the Dark
extrait de The Band Wagon (Tous en scène) (1953), de Vincente Minnelli

"Le couple c'est l'histoire". Voilà l'idée principale que tout scénariste de comédie musicale hollywoodienne banale doit avoir en tête.
Le film est basé sur l'opposition entre les deux protagonistes principaux, que tout oppose: style de vie, de chant, de danse. Tout, dans la mise en scéne, les chorégraphies et le montage, doit rappeller cette dichotomie. C'est ce que Rick Altman appelle un schéma de type biplex.
Le film est américain, il doit donc transmettre des valeurs aussi américaines que traditionnelles: ainsi, par exemple, la seule résolution possible pour le film reste le mariage.

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26 février 2008

Cyd Charisse

cyc_20charisse

Cyd Charisse (1921 -): elle est remarquée pour son pas de deux sur le tournage des Ziegfield Follies de 1942, avec Fred Astaire, et signe alors un contrat de sept ans avec la MGM. Chantons sous la pluie et Tous en scène la hissent au rang de star, mais le déclin du genre de la comédie musicale entraîne le sien. Sa sensualité, qui explose littéralement à l'écran, ainsi que sa grâce, en font un grand nom du second âge d'or.

26 février 2008

Gene Kelly (et Tom et Jerry)


Gene Kelly, Tom et Jerry dans Anchors Aweigh (1945) de George Sidney

De son vrai nom Eugene Curran Kelly, Gene Kelly fût une star prolifique et polyvalente. Il apparaît dans une quarantaine de film et en co-réalisé plus d'un. C'est aussi un chorégraphe émérite (Les demoiselles de Rochefort, par exemple). Avec son don pour la danse, sa sympathique figure et la gentillesse des personnages qu'il incarne, c'est un peu le gendre idéal de la ménagére américaine des années 40 et 50.
Parmi ses grands films: Un jour à New-York (révolutionnaire pour ses plans en extérieur), Le pirate, Brigadoon, Chantons sous la pluie et tant d'autres...

26 février 2008

Aprés 1939


Le Magicien d'Oz (1939) de Victor Fleming

Nous l'avons dit, jusqu'ici, la comédie musicale et le fantastique n'avaient rien à faire ensemble, sinon dans quelques belles séquences oniriques. En 1939, en même temps qu'il réalise The Wizard of Oz, produit par la MGM, Victor Fleming effectue une double révolution dans le monde du film musical: non seulement, ce film est un vrai conte de fée, mais en plus, il est en couleurs! C'est l'un des tout premeirs à utiliser le Technicolor et, pour cette raison, c'est l'un des plus chers jamais produit par la MGM mais aussi un immense succés.
La MGM, régnant sans contexte sur le genre musical, produit film sur film. Des stars apparaissent, certaines restent, d'autres s'oublient: Gene Kelly, Cyd Charisse, Vincente Minnelli, Franck Sinatra, Judy Garland, Jane Powell, Howard Keel...
D'autres producteurs produisent des comédies musicales de tout genre, sans rencontrer le succés  systématique de la MGM. Quelques chefs-d'oeuvre, cependant: A star is born (1954), avec la divine Judy Garland, de George Cukor chez Warner, Gentlemen prefer blondes (1953), avec Marilyn Monroe, parfaite, de Howard Hawks pour la Fox ou encore Funny Face (1957), avec une Audrey Hepburn impériale, réalisé par Stanley Donen et produit par la RKO.

Les spécialistes désignent la période s'étendant de la fin de la deuxième Guerre Mondiale au début des 60's comme le second âge d'or de la comédie musicale.

GENTLEMEN_PREFER_BLONDES_3
Marilyn interprétant le numéro culte Diamonds are girl's best friends dans
Les hommes préfèrent les blondes,
de Howard Hawks

26 février 2008

Fred Astaire et Ginger Rogers


Fred Astaire et Ginger Rogers dans Roberta (1935) de William A. Seiter

Couple mythique de la comédie musicale, Fred Astaire et Ginger Rogers tournérent ensemble dix films produits par la RKO, dix comédies aussi musicales que sentimentales, drôles et grisantes. Parmi elles, citons Top Hat, Shall we dance ou encore The Gay divorcee. Malgré les happy end des chacun de ces films, où les deux protagonistes roucoulent et dansent, réunis par l'amour, la haine qu'ils se vouaient l'un à l'autre fait partie de la légende hollywoodienne.
Astaire sût s'imposer, malgré son physique ne répondant pas aux canons de l'époque; il peut être considéré comme l'un des plus grands danseurs de claquette. Il représente le côté espiégle et farceur du couple
Rogers, quant à elle, danseuse plus classique, évoque la grâce et la légéreté. On lui reproche sa froideur - la sensualité viendra plus tard, avec l'explosive Cyd Charisse.

26 février 2008

L'Amérique en crise

crise29

L'invention du cinéma parlant coïncide, à deux ans près, avec un événement dramatique sans précédent: la grande dépression, la crise de 1929, le krash boursier du jeudi noir... Les noms ne manquent pas pour évoquer cette période de l'histoire. Jusqu'au début de la deuxiéme Guerre Mondiale en 1939, les Etats-Unis connaissent la détresse, le chômage, la faim. L'industrie cinématographique est cependant l'un des seuls secteurs épargnés. En effet, la population a besoin d'oublier ce quotidien gris et se presse dans les salles obscures pour rêver, croire en quelque chose, espérer peut-être. Hollywood devient véritablement la machine à rêves.
Cependant, il faut noter que, si la comédie musicale est une invitation au voyage, elle n'en offre pas moins des intrigues "réalistes", dans le sens où les actions décrites ont été vécues par tous et n'appartiennent en rien au fantastique (cela viendra plus tard): amours adolescentes, milieu du travail et milieux urbains, vie de famille...  Une comédie musicale n'est donc pas tant la création d'un conte de fée que la transformation de la réalité, atrocement dure, en un conte de fée, délicieusement tendre: la notion de sublimation peut donc être introduite.

crise1929

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